Stéphan Geonget

Panurge et le choix à « trois beaux dez ».

[Résumé]

Quand, dans le Tiers Livre, Rabelais fait évoquer par Panurge le célèbre Passetemps des dez de Lorenzo Spirito et quand il lui fait aussitôt après tirer aux dés la série 5, 6, 5, il est peut-être plus malicieux qu’on ne l’a dit jusqu’à présent car selon les éditions du texte que l’on consulte, la prédiction finale est fort différente. Ne s’agirait-il pas alors ici d’un de ces jeux si rabelaisiens sur la providence et le hasard ? Car ce jet de dés ne dit apparemment rien de sûr de l’avenir de Panurge : futur cocu aveuglé par la philautie ? C’est possible et certains comme M. Screech le pensent mais on peut aussi voir dans le 5, 6, 5 qui décrit l’avenir de Panurge un sort bien plus favorable, en se fondant sur un autre exemplaire du texte, l’unicum récemment acquis par la BnF, Per manier de passer temps… (Lyon [?], Bonino de Boninis, circa 1495, RES 4-NFS-11). À la perplexité de Panurge répondrait alors la perplexité du destin.

[Télécharger l'article]

http://umr6576.cesr.univ-tours.fr/publications/HasardetProvidence/fichiers/pdf/Geonget.pdf